Oceana arte des dangers de l’ouverture de la pêche à l’anchois dans le golfe de Gascogne

L’ouverture de la pêcherie sans que le stock n’ait atteint les niveaux de précaution pourrait entraîner l’épuisement de cette espère traditionnellement présente dans le golfe de Gascogne

Press Release Date: May 6, 2010

Location: Madrid

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Marta Madina | email: mmadina@oceana.org | tel.: Marta Madina

Oceana lance un appel aux administrations afin qu’elles respectent davantage les critères scientifiques par rapport au pêcherie de l’anchois dans le golfe de Gascogne car, selon plusieurs études, sa population ne se récupère pas au rythme souhaité. La pêcherie de cette espèce est fermée depuis juillet 2005. Trois ans auparavant, le stock avait déjà présenté des signes d’épuisement suite, entre autres, aux captures excessivement importantes au cours des années 90. Même si les scientifiques et une grande partie du secteur d’extraction lui-même savaient très bien que quelque chose de grave était en train de se passer, les mesures ont mis des années à être adoptées. On continue aujourd’hui à payer les frais de ces décisions.

 

Les campagnes d’enquête menées au printemps afin de déterminer l’évolution de cet important stock viennent de s’achever et les résultats seront divulgués dans quelques jours. Selon Jose Rodríguez, scientifique marin d’Oceana Europe : « Les cinq premières années de cette décennie ont représenté une gestion désastreuse avec pour conséquence une aggravation sérieuse de la situation des anchois dans cette région. Il est possible que les nouvelles études décèlent enfin des signes de récupération mais il convient de rester prudent à cet égard. Le recrutement de l’année passée (l’entrée de nouveaux individus) a été l’un des plus bas de ces dernières années. Cela prouve que la variabilité et la vulnérabilité de cette espèce sont très importantes ».

 

Les scientifiques ont évalué à 33 000 tonnes la biomasse de précaution minimum des reproducteurs. Si l’évaluation de la biomasse qui est établie au cours des dernières campagnes d’enquête est inférieure à ce niveau, il faudra prolonger la fermeture. Toute ouverture de la pêcherie, même sous quotas réduits, comme le demandent certains secteurs, signifierait la mise en péril sérieuse de la récupération du stock. Cette décision pourrait entraîner une nouvelle fermeture à durée indéfinie de la pêche ou l’épuisement et la condamnation de cette espèce traditionnellement présente dans le golfe de Gascogne.

 

Oceana rappelle également qu’il ne s’agit pas uniquement d’une décision concernant l’ouverture de la zone de pêche. Si c’était le cas, elle ne devrait être ouverte que sous des quotas durables et dans le cadre d’un programme de contrôle et de suivi. On espère également la mise en place d’un plan de gestion qui n’est toujours pas déterminé. Ce plan est d’une importance cruciale pour participer au soutien de cette ressource et assurer la viabilité d’une flotte traditionnelle et sélective.

 

Ricardo Aguilar, Directeur de la recherche et des projets d’Oceana Europe, a déclaré : « Nous espérons de la prudence de la part des administrations et redoutons une ouverture de la pêche mal orientée.. La situation des stocks du golfe de Gascogne exige une prise de responsabilité générale car les stocks des autres espèces de cette mer comme le merlu, la langoustine ou la lotte ne se trouvent pas non plus dans de bonnes conditions. Cette situation prouve malheureusement qu’aucune responsabilité n’a pas été prise jusqu’à présent ».

 

Le communiqué d’Oceana coïncide avec la réunion organisée aujourd’hui par les responsables des régions de la côte nord de l’Espagne, dans la zone du golfe de Gascogne, sur l’ouverture possible de cette pêcherie. L’objectif de cette réunion est de trouver un consensus quant à la position commune à adopter pour les administrations autonomiques espagnoles devant la Commission européenne.

 

Des discussions sur la réouverture de la pêche à l’anchois ont été abordées pendant les derniers mois entre pêcheurs espagnols et français. L’idée que la France puisse demander à Bruxelles la réouverture de la pêche à l’anchois a été soutenue par certains groupes. Mais la levée de l’interdiction doit suivre le critère scientifique, au risque d’en finir avec cette précieuse ressource halieutique et la pêcherie traditionnelle.