Oceana advertit que l’anchois du golfe de Gascogne ne s’est pas rétabli et que la pêche ne doit pas rouvir

La biomasse actuelle n’atteint pas les 33 000 tonnes requises pour son rétablissement, en revanche si les mesures actuelles sont maintenues, on peut espérer les atteindre en 2010

Press Release Date: May 5, 2010

Location: Madrid

Contact:

Marta Madina | email: mmadina@oceana.org | tel.: Marta Madina

Oceana récuse la réouverture de la pêche à l’anchois dans la mesure oú le stock ne s’est pas encore rétablit. Les résultats provisoires de la campagne de recherche menée par l’Ifremer, concernant l’évolution de l’anchois dans le golfe de Gascogne, indiquent que la population se rétablit lentement et la biomasse est évaluée à XX 000 tonnes. Les résultats de la campagne espagnole, diffusés lundi dernier, évaluaient cette biomasse à 28 000 tonnes. Selon l’organisation internationale de conservation marine, ces données sont une bonne nouvelle et confirment que la stratégie de fermeture de la pêche menée depuis 2005 a permis d’obtenir de bons résultats, même si cette récupération est plus lente que prévu.

 

En plus des effets de la surexploitation, la population d’anchois du golfe de Gascogne a également prouvé être très vulnérable aux facteurs environnementaux et son évolution future n’est pas simple. Cependant, les données obtenues sont porteuses d’espoir et laissent penser que la population pourrait peut-être finalement dépasser la biomasse de précaution en 2010 (niveau minimum pour la réouverture de la pêche) que les scientifiques évaluent à 33 000 tonnes.

 

Selon Jose Rodríguez, scientifique marin d’Oceana en Europe : « À la fin des années 90, le stock de reproducteurs avait été évalué à plus de 100 000 tonnes et, aujourd’hui, il n’atteint ni le tiers de ce chiffre. Ceci devrait nous faire réfléchir sur la vulnérabilité de cette population, de même que sur la manière d’encourager toutes les parties prenantes à rester prudentes et à attendre que la population d’anchois se rétablisse. La fermeture de la pêche au cours de ces quatre dernières années a demandé de grands efforts mais dont on commence à percevoir  les résultats »

 

Au cours de ces dernières années, et ce depuis la première fermeture suggérée en 2000, cette pêcherie n’a pas pris en compte les recommandations scientifiques. En 2004, la biomasse fut évaluée à un niveau un peu plus inférieur à celui d’aujourd’hui, c’est-à-dire que le stock ne se trouvait ni dans une situation favorable ni prêt à supporter le moindre niveau d’exploitation ; l’année suivante, la pêcherie dut fermer de manière précipitée. En effet, après avoir exercé une forte pression et obtenu l’approbation de quotas de 30 000 tonnes, la flotte ne parvint à capturer qu’une seule tonne. Un système de gestion qui ignore aussi ouvertement les recommandations scientifiques ne peut mener qu’à l’échec.

 

Dans quelques semaines, le Conseil européen décidera du futur immédiat de la pêcherie. Pour cela, il se basera sur les rapports de la campagne française et espagnole et consultera les deux pays. En raison de ce contexte politique, certains secteurs exercent à nouveau des pressions pour une réouverture de la pêche cette année, invoquant des quotas limités et un plan de gestion.

 

Ricardo Aguilar, directeur de recherche d’Oceana pour l’Europe, a déclaré : « Il est surprenant d’entendre qu’on pourrait dès à présent rouvrir la pêcherie en la soumettant à un plan strict de gestion. Il est évident qu’un plan de gestion est nécessaire mais il est dénué de sens s’il est appliqué à une population qui ne s’est pas rétablie. Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là ».